La Vendée à vélo

Il paraît qu'il n'y a qu'en France que ça arrive. Cette grande migration du mois d'août, cette désertification des villes, ce noman's land temporel où les parisiens aiment Paris, cette ruée vers le soleil et la plage quand les journaux cherchent leurs gros titres, ces vacances ministérielles que rien ne pourrait troubler.

ça fait rire ceux qui partent en juin et septembre, et pourtant chaque année je me précipite dans ce bain de foule, quitte à me prendre en pleine face les week-end de chassés-croisés, quitte à retrouver mon voisin de palier à la plage, pourvu que moi aussi je délaisse la capitale les seules semaines de l'année où elle est praticable.

Le samedi 3 août à 8h30 nous étions donc sur la N118, à 11h30 nous prenions la pause déjeuner, à 13h nous repartions de l'aire Vinci autoroute aux portes d'Angers, à 14h30 nous avions avancé de 10km. Comme par hasard c'était mon tour de conduire. Heureusement Autoroute FM aidée de The mamas and the papas mettait l'ambiance dans la voiture.

Peu après 17h notre convoi formé de 3 voitures remplies de 7 adultes, 4 vélos, 3 enfants et 2 bateaux gonflables arrivait dans la paisible et néanmoins touristique station balnéaire de St Gilles Croix de Vie.

Il faut savoir que la Vendée, en plus d'être un département royaliste et couvert de pistes cyclables est relativement venteuse. Autant dire que pendant cette semaine où les voitures n'ont pas quitté le parking, les 12 kg d'Hanna, ajoutés aux serviettes de bain et à quelques seaux de plage, m'ont bien cramé les cuisses.

Il faut savoir aussi qu'au 3ème jour j'ai du renoncer à la cachaça et au rosé qui n'étaient pas compatibles avec les grammes de doliprane que je prenais toutes les 6 heures. Que le 4ème jour j'ai du renoncer à mon mari qui n'ayant lui-même pas renoncé à la cachaça et au rosé était désormais soumis à une alternance d'ibuprofène et d'efferalgan.

Que la fièvre étant passée nous somme tous allés fêter ça au restaurant et que c'est une très mauvaise idée de prendre entrée-plat-dessert quand on se trimballe 3 enfants en bas-âge.

Qu'un matin les papas et les fils ont passé une heure à comparer la longueur de leurs monospaces et les options qui vont avec (vous pouvez y voir un double sens, les hommes viennent de Mars...), pendant que les mamans et la fille barbotaient dans la piscine en surveillant la cuisson des courgettes sur la plancha (ou pourquoi les femmes sont capables de faire deux choses à la fois...).

Qu'on n'a pas pris une seule fois de rincette à l'apéro et que les batailles d'eau duraient beaucoup moins longemps. L'âge sans doute.

Que le point d'orgue du séjour fût atteint quand Hanna, 3 ans moins quelques semaines, armée de brassards et d'un bazouka a appris à arroser les autres et à défendre sa place dans la piscine.

armement du bazooka, dans 10 secondes elle va arroser tout le monde