Science sans conscience...

Mardi 21 juillet, dans les rues de Phnom Penh, "avant je ne savais pas que j'existais, c'est quand j'étais chez les grands à la crèche que j'ai compris que j'étais en vie". ça pourrait être tiré d'un roman d'Amélie Nothomb mais ça se passe dans la tête de Gabin, 6 ans. C'est donc avec ces mots simples qu'il a justifié le fait de ne pas se souvenir de son dernier voyage au Cambodge à l'âge de 6 mois.

Une conscience de soi démarrée à l'âge de 3 ans qui nous vaut depuis son lots de réflexions métaphysiques, de souvenirs d'une exactitude déroutante et d'un sens de la précision qui ne laisse place à aucun hasard et à aucune improvisation sur le nombre de dodos nous séparant de Noël, des vacances ou de son anniversaire, parce que les dodos il les comptera un par un, calendrier à la main pour s'assurer de la véracité des propos parentaux. De même qu'il comptera les mots de l'histoire d'un soir sur l'autre pour s'assurer qu'on en a oublié aucun, que ce drapeau ne peut en aucun cas être celui de l'Angleterre puisque c'est celui du Royaume-Uni et qu'il est prêt à parier atlas à la main que les Etats-Unis sont plus grands que la Chine, la preuve, quelques centaines de mètre carrés de différence. En plus il avait raison.

Il a raison aussi de trouver absurde que la Russie soit sur deux continents à la fois, à quoi ça rime, surtout que sans ce morceau de Russie, la France serait le plus grand pays d'Europe. "Tu sais...quand on était à la montagne, pas cet été là mais celui d'avant, on avait entendu ça...sur France Inter...".

La fabrique est en marche.