Mon coeur fait vroum vroum vroum...

Parfois on voudrait fuir tout ça. Partir à la recherche de l'espace, d'une maison, d'un jardin et d'une cheminée. Là où les mètres carrés sont tellement moins chers, où la mer n'est jamais loin et les écoles publiques beaucoup moins surchargées.

Je me demande parfois à quel point leur enfance est différente de la mienne, et quels ados ils deviendront, parce qu'à leur jeune âge ils vont au cinéma dans des complexes de 16 salles, ils ont déjà vu Roland Garros et les Champs Elysées illuminés, l'arrivée du tour de France et les fontaines du Trocadéro en plein été, parce qu'ils font la différences entre le métro, le RER, le tramway et le train de banlieue, parce que les tunnels du périph ne les ont jamais impressionné, et que les gratte-ciel poussent derrière leur école.

Et pourtant il a suffi d'un passage en voiture sur les quais fluides en fin de soirée, d'une tour Eiffel qui se met à scintiller alors qu'on passe à côté, d'une avenue bondée décorée aux lumières de Noël pour qu'on soit prêts à en reprendre une part et qu'on reparte pour un tour dans cette jungle où grandiront nos enfants.

Pour qu'on se voit leur imposer cette ville surpeuplée, où tout va plus vite, où règne le diktat de la mode et de l'argent plus que partout ailleurs, cette ville pleine de monde et de solitude, pleine de travail et de misère humaine, pleine de stimulations intellectuelles et de cerveaux en ébullition.

Tout ça parce que leurs yeux brillaient quand la Tour Eiffel s'est mise à scintiller à notre passage...